Il était une fois, une très belle princesse qui vivait dans un lointain pays.
Le roi, son père, épris par tant de beauté, décida qu’aucun homme ne poserait son regard sur elle et l’enferma, dès sa plus tendre enfance, dans la plus haute tour du château.
Les années passèrent sans que la princesse ne puisse sortir de sa tour et sans qu’aucun prétendant ne réussisse à la libérer. Le bruit commença à courir qu’elle était peut-être morte. Puis l’existence même de la princesse devint une légende…
Un jour, cette histoire arriva aux oreilles d’un petit orphelin. Touché par ce récit, il décida d’aller sauver la princesse et de lui rendre sa liberté.
Fort de sa décision, il se rendit au château et se fit engager comme palefrenier.
Il fut surpris de constater qu’il était très simple de circuler dans le château et assez facile d’atteindre la plus haute des tours.
La porte de celle-ci n’étant pas fermée à clef, le petit orphelin la poussa avec prudence et entra dans la pièce.
Ce qu’il découvrit alors le laissa sans voix. La jeune princesse de ses rêves n’était pas là. À la place, se tenait une vieille dame confortablement installée sur un fauteuil, lisant un livre, une tasse de thé à la main.
Elle leva la tête en l’entendant entrer et lui dit étonnée :
– C’est bien la première fois qu’un enfant vient me sauver.
Le petit orphelin resta planté sur le seuil de la pièce, bouche bée.
La vieille dame continua :
– Mon défunt père m’a détenu enfermée ici jusqu’à ce que ma beauté se fane et que plus aucun prince ne veuille m’épouser. Tous ceux qui sont venus par la suite sont repartis en courant en voyant que j’avais l’âge d’être leur mère. Mais c’est la première fois que j’ai l’âge d’être la grand-mère d’un de mes prétendants.
– Je n’ai jamais eu de grand-mère, dit le petit orphelin. Voudriez-vous être la mienne ?
Émue, la vieille dame accepta.
Ils sortirent discrètement du château et partirent s’installer dans une maison en pierre située dans une clairière.
Ils vécurent de lectures, de bons petits plats, de délicieux gâteaux, de longues promenades et d’interminables discussions le reste de leur vie durant.
Fin