Il était une fois, deux sœurs qui vivaient dans une très belle maison.
L’aînée était très sérieuse, sage et responsable, c’est elle qui s’occupait de sa petite sœur.
La cadette, qui était beaucoup plus jeune, était casse-cou et surtout très curieuse.
Leur vie était simple, faite de jeux, de lectures et de bons repas. Mais tout cela, elles le partageaient cloîtrées dans la maison.
La porte d’entrée de celle-ci avait toujours été verrouillée et les volets des fenêtres ne pouvaient s’ouvrir.
Ainsi, les deux sœurs n’étaient jamais sorties de la maison, mais elles n’avaient pour autant jamais manqué de rien.
***
L’aînée était terrifiée par le monde du dehors et ne voulait en aucun cas en entendre parler.
Mais la cadette, elle, ne rêvait que d’une chose, découvrir ce qu’il y avait à l’extérieur de la maison.
Elle avait déjà cherché partout la clef de la porte d’entrée… sans aucun résultat. Et avait essayé par tous les moyens d’ouvrir les volets, jusqu’à s’en meurtrir les doigts.
Elle questionnait souvent sa grande sœur sur ce monde inconnu… Et obtenait toujours la même réponse :
« Tu es trop petite pour savoir.
Je t’expliquerai quand tu seras plus grande ».
Mais cela ne la contentait pas du tout et titillait encore plus son imagination.
***
Une nuit, alors que la petite sœur n’arrivait pas à dormir, elle eut une idée. Elle se leva et descendit près de la cheminée.
Elle glissa la tête à l’intérieur de celle-ci et regarda en haut. Elle n’y vit que du noir.
Elle prit son courage à deux mains et grimpa le long du conduit.
Une fois arrivée en haut, elle passa la tête hors de la cheminée, le cœur battant et les yeux pétillants d’excitation.
Dans un premier temps, elle ne vit absolument rien, puis ses yeux s’habituèrent progressivement à l’obscurité. Elle distingua alors un paysage délabré.
Brusquement une lumière l’aveugla et une silhouette de géant en surgit.
L’immense silhouette s’approcha d’elle et la regarda avec ses horribles yeux globuleux.
Au bord de l’évanouissement, la petite sœur se laissa glisser le long du conduit.
Elle atterrit en fracas en bas de la cheminée et se mit à pleurer.
La grande sœur, réveillée par le bruit, vint la réconforter et lui dit avec douceur :
« Il y a certaines choses qu’on ne peut pas comprendre et qu’il vaut mieux ignorer.
C’est pourquoi j’ai essayé de t’en préserver »
La cadette, traumatisée ne voulut plus jamais mettre un pied dehors.
***
Dans le grenier, la petite fille regarda avec attention la cheminée de la vieille maison de poupées.
Elle aurait pourtant juré avoir vu dépasser la tête d’une poupée quelques secondes plus tôt… Mais celle-ci s’était volatilisée…
Fin